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30/03/2010   par Plongeur.com

Deepest woman : Une longue préparation

C’est le 10 avril prochain que Brigitte accomplira la dernière phase «lémanique» de sa préparation: une plongée à 160 mètres au large du Fenalet. Quelle préparation a été mise en place pour une telle plongée ? En cette période de l’année, la température du Léman ne dépasse pas les 4 à 5 degrés en profondeur. A peine 10 en surface. Bien moins que celle attendue pour la tentative de record qui se déroulera cet été en Mer Rouge, dans une eau à plus de 20 degrés. D’où une préparation minutieuse. «L’utilisation du recycleur permet de mieux résister au froid», note Brigitte. «En outre, Franz Schönenberger, concepteur des combi étanche SF Tech en Kevlar, examinera la mienne sous toutes ses coutures, avec une attention particulière pour la collerette et les manchons.»
Brigitte lenoir : deepest woman
En cas d’entrée d’eau, la sous-combinaison conserverait, même mouillée, 80% de son pouvoir isolant. «Et si les gants étanches devaient prendre l’eau, j’en garde une paire d’humide en réserve.» Un gilet chauffant ne sera utilisé qu’en dernier recours.
Brigitte lenoir : deepest woman Brigitte lenoir : deepest woman Jean_luc Morier (gauche) Trainer TDI - Ecole de plongée Deepquest : préparation plannification plongée à 160, Bernard Gay (Droite) ambulancier professionnel et plongeur tek : préparation sécurité surface  
Brigitte lenoir : deepest woman Toute l'équipe !
Durant toute sa phase de préparation qui a commencé voici un an, Brigitte Lenoir a été épaulée par Jean-Luc Morier, instructeur de l’école suisse Deepquest. Qui détaille: «Pour gonfler la combi, nous avons choisi l’argon. Plus dense que l’air, son pouvoir thermique est supérieur. Sur une immersion de plus de 3 heures, ça compte.» L’aspect nutritionnel n’a pas été oublié, avec l’ingestion de sucres lents au préalable. Et pendant la plongée, Brigitte aura à disposition des boissons isotoniques, des sucres semi-rapides et rapides, ainsi qu’une soupe chaude à 3 mètres. Le tout dégusté grâce à un Camelback ou à des poches souples. «Elle devra boire l’équivalent d’un litre et demi à deux litres de liquide durant la plongée pour garantir son hydratation, facteur clé de la décompression», indique Jean-Luc Morier.
Brigitte lenoir : deepest woman
Côté infrastructure, la plongée se déroulera le long d’une corde, soutenue par trois bouées en surface, à laquelle la Suissesse sera reliée par une longe. Une station de décompression permettra d’effectuer les derniers paliers plus confortablement. «Ce dispositif ne sera pas accroché à la barge de l’entreprise d’Instrasub qui servira de base», note Brigitte. En fin de plongée, accompagnée de plongeurs d’assistance, elle pourra mettre le cap à la palme vers le bord et éliminer les dernières bulles de gaz inerte de manière moins statique.
Brigitte lenoir : deepest woman
Sur la ligne, des bails-out seront installés à 130 et 100 mètres. Au-dessus de 60 mètres, ils seront véhiculés par les plongeurs d’accompagnement, organisés en cinq groupes de deux. Le premier l’attendra à 100 mètres. «En remontant de telles profondeurs, le fait de ne plus être seul est psychologiquement important», indique Jean-Luc Morier. Les autres membres de l’assistance se relayeront à 60, 21 et 6 mètres, tous munis de gaz de secours. «Deux plongeurs resteront en stand-by sur le bateau du club de la Palanquée de Clarens. Aptes à descendre jusqu’à 80 mètres, ils n’interviendront que si l’une des équipes a elle-même un contretemps.»
Brigitte lenoir : deepest woman
Dans ce contexte, un minutage précis est capital. «Si du retard est accumulé lors de la descente – prévue à une vitesse de 30 mètres/minute –, Brigitte devra commencer sa remontée avant d’avoir atteint le fond. Sinon, les rencontres avec les plongeurs de soutien ne seront plus possibles.» La communication avec le superviseur de surface sera assurée par des plaquettes accrochées à des parachutes gonflables. En outre, l’un des buts de Jean-Luc Morier, sous l’eau, sera de faciliter cette communication.

Brigitte lenoir : deepest woman   Brigitte lenoir : deepest woman

Semaine prochaine, le troisième volet de cet article traitera de la décompression.

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 Texte : Nicolas Maury Photos sous-marines :  Daniel Saldana et photos terrestres : Brigitte Lenoir
[nice_info]Petit Lexique pour les non initiés: Bailout: Blocs de gaz de secours emportés par le plongeur et qui ne sont utilisés qu’en cas de problème sur le recycleur. Doivent permettre d’effectuer le retour en surface tout en garantissant la décompression. Recycleur: Dispositif de respiration en circuit fermé (ou semi-fermé) grâce auquel la majorité du gaz expiré est réutilisée par le plongeur. Le CO2 est fixé par une cartouche de chaux. Le principe: maintenir une pression partielle d’oxygène constante a travers l’injection d’O2 et d’un autre gaz – appelé diluant – qui peut être de l’air, du trimix ou de l’héliox. Permet des immersions beaucoup plus longues que la plongée avec des bouteilles traditionnelles. [/nice_info]

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