10/12/2013
par Plongeur.com
Restauration des récifs coralliens des Seychelles
Face au déclin des récifs coralliens des Seychelles constaté depuis ces 15 dernières années, l'ONG Nature Seychelles a mis un place son plan "Reef Rescuers" en 2011. Le principe est la restauration des récifs par "jardinage de corail" ... on vous explique le principe !
'objectif du projet "reef rescuers" (sauveteurs de récif) est la restauration des récifs coralliens sélectionnés dans la réserve marine de l’île de Cousin et d’en faire un modèle, tant pour les Seychelles qu’au niveau de l’Océan Indien.
Nature Seychelles participe à la conservation de la biodiversité des Seychelles au travers de programmes scientifiques, d'éducation et de formation. Afin d'atteindre ses buts Nature Seychelles obtient l'appui de partenaires influents. C'est l'aide financière de l'USAID (Aide des Etats Unis pour le Développement International) qui a rendu possible ce projet "Reef Rescuers". L'ONG travaille en étroite collaboration avec des équipes aux objectifs similaires sur l'ensemble de la planète : le responsable de Nature Seychelles présente pour la première fois le projet au WIOMSA (Association Scientifique Marine pour l’Océan indien ouest) au Mozambique. De plus un tool and kit (manuel et méthode) sera diffusé gratuitement sur le site internet de Nature Seychelles.
Le projet propose également de renforcer les capacités des acteurs afin de générer un bassin de personnes qualifiées pour renouveler de futures initiatives de restauration de récifs coralliens.
Le concept de « coral gardening » (jardinage de corail) a été développé par Rinkevich et al. (2006 , 2008) et comprenait deux phases principales : la collecte de coraux et le développement de nurseries suivie de leurs transplantations.
Cueillette de coraux
La première phase du projet a donc consisté à identifier des sites de collecte en fonction de la distance à la nurserie, l'état de santé du site, la disponibilité des coraux, les conditions environnementales du site et enfin l’abondance et la diversité des espèces de coraux présentes dans les sites. Un panel d'espèces a été récolté à l'aide de burins, marteaux ou de cisailles, en prenant soin de ne pas prendre plus de 10% de la colonie adulte de chaque donateur. Les espèces sélectionnées en raison de leur abondance sont : Pocillopora damicornis, Pocillopora eydouxi, Pocillopora verrucosa, Acropora hyacinthus, Acropora cythera et Acropora irregularis. À noter que sont aussi récupérés les morceaux cassés de récifs qui suite à leur détachement accidentel sont souvent condamnés à une faible chance de survie en restant sur le récif.Nurserie de coraux
Les morceaux de colonies ainsi recueillis sont ensuite fragmentés en petite taille (de 5 à 8 cm) afin d'être fixés entre les brins d'une corde, ils sont alors prêts à grandir !brins d'une corde, ils sont alors prêts à grandir ! Les nurseries sont placées dans des zones abritées, loin des récifs et des organismes mangeurs de corail. Exercice : Avec une équipe de 6 plongeurs, il est possible de remplir 6 à 8 cordes par jour avec 100 fragments espacés de 20 cm chacun. Dans ces conditions, une nurserie de 5000 colonies peut être complétée en 5 jours. Un total de 9 nurseries de différentes espèces ont été mises en place. Question : quel est la longueur des cordes (détailler vos calculs, vous avez 5 minutes !) ?Transplantation de corail au ciment !
Une fois placés dans la nurserie les coraux peuvent rester entre 8-20 mois, selon les espèces, avant d’être déplacés vers le site de transplantation. Les colonies individuelles sont collées au substrat à l'aide d'une poche à pâtisserie en plastique contenant du ciment. Afin d’augmenter les chances d’attachement des coraux, le substrat est d'abord brossé pour enlever tout le sable et les algues. Puis, en fonction de l'espèce transplantée, la colonie est calée dans une anfractuosité du substrat où l'effet du courant et de la houle seront moindres pendant la prise du ciment. Enfin, pour quantifier l'effet de la transplantation, un état des lieux et un suivi sont mis en place afin de connaitre l'état du site avant et après la transplantation. Des secteurs ont été balisés et des suivis auront lieu afin d’évaluer le pourcentage des colonies de chaque espèce qui se seront fixées au substrat et seront vivantes. " Aujourd'hui nous n'avons pas publié de résultats, nous ne pouvons donc pas diffuser de chiffres avant cela. Mais nous mesurons : le taux de survie et le taux de croissance des coraux dans les nurseries ainsi que les taux de survie après transplantation, et nous sommes satisfaits des résultats ! Maintenant nous allons pouvoir quantifier les taux de croissance des coraux transplantés.", nous déclare Claude Reveret, le responsable technique du projet. L'association mène aujourd'hui son projet à bien jusqu'en septembre 2014 : "À cette date, uniquement une partie du récif dégradé de la réserve marine de Cousin sera restauré, il restera malheureusement encore beaucoup de travail pour restaurer encore d'autres parties du récif de l’île de Cousin" avoue Claude Reveret. Espérons donc que la diversification des espèces présentes sur les sites de transplantation et autres effets positifs de la présence de ces nouveaux coraux engendreront une diffusion de larves sur l'ensemble des zones dégradées de l'île Cousin ! [nice_link]En savoir plus sur les Seychelles : le site web de la destination Seychelles la réserve naturelle de l'ile Cousin numéro spécial de l'émission de France 5, Echappées Belles : Seychelles, d'îles en îles[/nice_link] En bonus, on vous offre un petit film de Franck Fougère-Gnagni (opérateur sous-marin de l'émission France 5 "Echappées belles" ) : "Les Seychelles, une seconde vie pour le corail" [dailymotion x18bsya_les-seychelles-une-seconde-vie-pour-le-corail-bonus-longitude-181-et-francois-sarano_animals nolink]Merci à Claude Reveret pour les informations ainsi que les photos.
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