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24/04/2009   par Plongeur.com

97% de plongeurs touchent le fond et les mâles font le plus de mal

Selon une étude très sérieuse effectuée par trois chercheurs espagnols, la vaste majorité des plongeurs touchent le fond avec leurs palmes, soulevant le sédiment et dérangeant les espèces benthiques. La création d’une zone maritime protégée dans une région augmente tout naturellement la quantité de plongeurs qui viennent et le tourisme lié à cette activité. Une équipe de scientifiques de l’Université d’Alicante, menée par Beatriz Luna, a enquêté sur les effets de la plongée sous-marine sur la flore et la faune des parcs marins en Méditerranée. Leur étude s’est portée sur 181 plongeurs, qu’ils ont suivis dans diverses plongées.

 © claude rives-merimages

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Tous les détails des différents comportements se trouvent dans le document publié, en anglais, dans ICES Journal of Marine Science. Sur les 181 plongeurs suivis par l’équipe, 175 ont touché le fond (96,7%) plus ou moins souvent : les moyennes des plongeurs varient de 3 à 41 fois chaque 10 minutes ! Selon les profils des plongeurs (âge, sexe, expérience, etc), l’équipe a constaté que les mâles étaient les plus coupables, les débutants pires que les plongeurs expérimentés, et les porteurs de phares, lampes, torches et autres appareils photos les plus graves de tous. Le plus souvent, le contact avec le fond constaté partait d’un battement de palmes qui soulevait le sédiment et dérangeait les petites bêtes qui y vivent. En revanche, l’équipe a trouvé qu’une fois les plongeurs sensibilisés aux dégâts qu’ils pouvaient causer, ou qu’ils plongeaient sous la direction d’un guide lui-même sensibilisé, ils faisaient beaucoup plus attention. Selon Beatriz Luna, la plupart des plongeurs, confrontés à leur résultat, savaient qu’ils avaient touché le fond mais étaient surpris par le nombre de fois. « J’ai fait mon étude en Espagne, mais je pense que c’est pareil partout dans le monde. C’est le caractère impulsif et téméraire des hommes qui est responsable – les femmes font généralement beaucoup plus attention ! » Ce qui est franchement étonnant, c’est qu’il a fallu une étude scientifique pour faire ce constat ! Il faut peut-être que les moniteurs et instructeurs (tout comme les monitrices et les instructrices pour ne pas être sexiste) surveillent un peu plus le palmage et le lestage de leurs élèves, non seulement sur les beaux récifs coralliens, mais partout. On ne sait jamais, il y a peut-être un chercheur espagnol derrière vos palmes.

c-carlos-valle.jpg Cette photo, prise par un membre de l’équipe des chercheurs, montre Beatriz Luna pendant son enquête.

 

Crédits photo : Claude Rives-Merimages, Carlos Valle


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