19/04/2010
par Plongeur.com
Pourquoi avons-nous le mal de mer et l'épave du Titanic est-elle immortelle ?
« Dis, maman, pourquoi les baleines ont-elles un trou sur la tête ? ». Réponse : « Théo, il est l'heure de prendre ton bain ». Autre question : « Dis papa, pourquoi les icebergs ne coulent pas ? ». Réponse toute aussi lumineuse que la première : « Chloé, ma chérie, on avait bien convenu que tu rangerais ta chambre aujourd'hui. Hop, tu files, ma puce ! ». Devant tant d'incompréhension parentale (ou d'ignorance ???) vos questions cruciales sont restées sans réponses... et avouez que des fois ça vous empêche de dormir.
eureux parents, plongeurs ou non, Diodon (alias Caroline Lepage, pour ceux qui lisent plongeur.com) vient de commettre un ouvrage jubilatoire qui va vous permettre de passer pour un puits de science auprès de votre progéniture, vos collègues, votre binôme et surtout... votre belle-mère.
Quel est le titre de ce livre indispensable à votre rayonnement culturel ? Tenez vous bien... : « Pourquoi les mouches aiment-elles les crottes ? ».
Oui, ça surprend. A priori ce n'est pas très connecté « plongée » et je peux vous assurer que les gens vous regardent bizarrement quand vous vous affichez avec un intitulé pareil dans les transports en communs. Mais je vous le jure, j'ai osé et j'ai bien fait, car non seulement je me suis bidonnée (ce qui n'est pas très tendance actuellement), des gens m'ont interpellé et on a causé (c'est sympa de discuter avec des inconnus), mais en plus j'ai appris, réappris et compris plein de choses utiles, de : « Comment un homard peut-il être bleu dans l'océan et rouge dans l'assiette ? » à « Qu'est-ce qu'un objet géocroiseur ? ».
Pour connaître les réponses et briller en société, jetez-vous sur ce bouquin (ça fera plaisir à son éditeur et ça rassurera sa maman). Il y en a pour tous les goûts ; 150 questions pertinentes réparties en neufs chapitres traitant de la santé, des loisirs au grand air, de l'avenir de la planète et bien-sûr de quelques secrets océaniques. Je sais maintenant à quoi sert la corne du narval, comment recycler mes LFC (lampes fluocompactes), combien de temps nos mégots de cigarettes mettent à se dégrader dans la nature (mais en fumeuse responsable, j'utilise un cendrier de poche) et surtout... pourquoi il y a toujours la queue aux toilettes des filles.
Comble de plaisir, les textes et la couverture sont illustrés par Al Coutelis, dessinateur à Fluide Glacial. Les amateurs de BD apprécieront.
Qui est l'auteure ?
Notre Diodon, la petite trentaine à ce jour, fut une petite fille curieuse, et malgré des parents attentifs, elle n'a pas obtenu toutes les réponses à ses questions. Têtue de nature, depuis elle cherche et trouve. Elle plonge depuis l'âge de 12 ans et elle est écocitoyenne à tout crin. Comme son emblème, le poisson porc-épic (d'où le pseudo de diodon) dès que quelque chose la gonfle elle se hérisse. Elle a d'abord voulu être styliste, puis égyptologue. Imaginez les dégâts, elle nous aurait conçu des robes en papier recyclé et certainement végétalisé les pyramides de Gizeh ! La rebelle a donc fait des études de médecine et de biologie marine où elle a découvert l'humour des carabins grâce à un vieux prof désopilant. La fac l'orientant plutôt vers une activité manuelle du style macramé ou vannerie, elle s'est tout naturellement tournée vers le journalisme scientifique, au grand désespoir de ses parents. Pour parodier Jacques Ségala dans un de ses livres : « Ne dites pas à ma mère que je suis dans la publicité, elle me croit pianiste dans un bordel », ne dites pas à sa mère qu'elle est journaliste, elle la croit en passe de décrocher le prix Nobel de Physique ! Pour survivre dans ce monde impitoyable de la presse et de l'édition la Miss fait quelques traductions où elle tombe en arrêt sur les ouvrages de Paul Heiney. Depuis cette révélation, Caroline vulgarise la science... sans vulgarité mais avec une plume bien trempée dans l'humour. Je la cite et j'applaudis : « La science est comme une belle tarte aux fraises cachée dans le réfrigérateur (elle adore les fraises). Les chercheurs sont les pâtissiers qui l'ont confectionné, et les journalistes scientifiques sont chargés de l'apporter sur un plateau aux gourmands qui ne savaient pas qu'un si bon dessert se cachait dans le Frigidaire®. » Allez Caro, hauts-les-cœurs, continue à nous régaler. J'aurais bien aimé que tu sois ma maman et prof de biochimie de surcroit ; ça m'aurait évité de sécher les cours et de finir comme scribouilleuse. Dans le prochain tome de ta saga scientifique dis-moi comment fais le vent pour savoir dans quelle direction il doit souffler et pourquoi j'ai toujours la pépie en plongée ? Si vous avez des questions prétendument idiotes qui vous tarabustent, n'hésitez pas à lui poser. Le gourou de plongeur.com saura leur trouver la bonne réponse.Un petit extrait, rien que pour les lecteurs de plongeur.com
[NDA: Il y a plus drôle dans son livre, mais celui-là elle y tient. Donc que sa volonté soit faite.] Pourquoi faut-il arrêter de gonfler le poisson porc-épic ? Qu’on embête ce cousin du fugu aux épines gentiment collées le long du corps, et voilà qu’il se transforme en globe hérissé ! Ainsi, peu de chance qu’un prédateur ait envie de l’avaler tout rond. Tous les plongeurs connaissent ce truc… Sauf que taquiner la bête pour assister au spectacle n’est pas très malin. Il ne s’agit pas d’un jeu, mais d’une réaction de défense coûteuse en énergie. En gros, stressé, l’animal ingère de l’eau pour tripler de volume et faire saillir ses épines (d’où son nom). L’idée, bien sûr, est d’impressionner l’ennemi afin de le persuader de s’attaquer à une proie plus digeste. Dans le détail, l’étude du poisson porc-épic rayé, publiée en 1995 par Peter Wainwright, biologiste à l’Université de Californie, décortique le mécanisme qui nécessite de nombreuses gorgées d’eau. Pour chacune, le poisson remplit sa bouche de liquide, puis en bloque l’entrée grâce à une valve spéciale se collant en arrière des deux dents (une en haut, l’autre en bas). Ensuite, l’effet ventouse du rayon branchiostège (un arc branchial modifié) entraîne l’eau vers l’œsophage puis l’estomac. C’est là l’autre secret révélé en 1994 par les travaux d’Elizabeth Brainerd, de l’Université du Massachusetts (menés sur le poisson porc-épic tacheté). L’estomac est une petite poche incroyablement extensible ! Elle doit son élasticité aux microplis de sa paroi organisée à la manière d’une jupe plissée. Résultat, le volume maximal de l’estomac peut être 50 à 100 fois plus important qu’initialement. Heureusement, plutôt souple, la colonne vertébrale suit le mouvement et s’incurve. Et la peau, très élastique, supporte bien cette dilatation imposée de l’intérieur. Cerise sur le gâteau, la ruse fonctionne également avec de l’air (au cas où un oiseau en surface se montrerait trop gourmand) ! Quid du dégonflage ? Il prend deux fois plus de temps que le gonflage, l’eau étant progressivement expulsée par la bouche. Répété à plusieurs reprises dans la journée, ce système de protection est épuisant, voire dangereux pour la santé de l’adorable poisson porc-épic. Alors pas la peine de le foutre en boule, et encore moins d’en acheter un séché reconverti en horrible lampe de chevet comme on les vend dans certains pays… [nice_sticky]Suggestion : Ce petit livre peut être mis entre toutes les mains, même celles de vos chères têtes blondes ou brunes (rien que le titre, vos p'tits loups vont adorer), mais lisez-le avant, sinon vous risquez de vous faire coller.[/nice_sticky] Titre du livre à vous procurer d'urgence : Pourquoi les mouches aiment-elles les crottes ? Auteur : Caroline Lepage - Illustrations : Al Coutelis - 191 pages brochées - Editeur : EDP Sciences - ISBN : 978-2-7598-0507-5 Prix : 15 €. Un peu moins et directement dans votre boîte aux lettres en le commandant sur ce site. Autres parutions de Caroline Lepage (chez le même éditeur EDP Sciences) : • Exploration en terre animale (2008) Traductions de Caroline Lepage : • Comment construire une machine à explorer le temps ? (Paul Davies) 2007 • Pourquoi les vaches ne peuvent-elles pas descendre les escaliers ? Et 289 autres questions de science amusante (Paul Heiney) 2007 • Les chats ont-ils un nombril ? Et 244 autres questions de science amusante (Paul Heiney) 2008 Visitez également son site : www.merseaplanete.com. Prononcez "merci planète" et appréciez le jeu de mot. Elle n'y oublie rien ni personne et vous ferez la connaissance de sa tribu.- Tv, films, livres, medias, jeux, cuisine
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