21/03/2008
par Plongeur.com
De nouvelles espèces de requins répertoriées !
En seulement un mois de campagne dans les profondeurs de la ride de Norfolk, une oasis présumée de la biodiversité sous-marine entre la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande, le biologiste océanographe Bernard Séret, chercheur de l'IRD a découvert douze élasmobranches (requins, raies et chimères) jusqu'alors inconnus. Depuis, plusieurs dizaines de nouvelles espèces ont été inventoriées dans cette famille très menacée.
« La découverte de ces espèces, souvent de grande taille, frayant pour certaines dans seulement quelques mètres d'eau, laisse entrevoir l'immensité des richesses sous-marines qui reste à explorer », analyse le taxonomiste. C'est presque 130 nouvelles espèces de requins, portant leur nombre à près de 500 qui ont enrichi ces quinze dernières années, le catalogue de la biodiversité. Le nombre d'espèces de raies a enregistré, dans le même temps, une centaine d'espèces supplémentaires. Le biologiste a même mis la main sur un nouveau genre dans les eaux pourtant très fréquentées du banc d'Arguin, au large de la Mauritanie : un spécimen de la famille des raies guitares avec un museau rond le distinguant de façon flagrante de ses cousins au bec pointu.
« Au total, estime Bernard Séret, les océans renferment sans doute entre 1.500 et 2.000 espèces de requins et de raies, soit au moins le double du catalogue connu. » Ces découvertes ne satisfont pas seulement les besoins d'inventaires de la science fondamentale. « Elles permettent de comprendre comment fonctionne un animal, précise le chercheur. Ce qu'on connaît aujourd'hui des requins est fondé sur l'étude d'une dizaine d'espèces seulement. Comment gérer efficacement une pêcherie dans ces conditions, comment fixer des quotas qui sauvegardent l'animal sans rien connaître de sa biologie, ni de ses modes de reproduction ? »
- Biologie sous-marine, Faune et Flore