Un monstre pas si méchant..

Mimi Bulle est aujourd'hui de retour avec un préambule à son grand voyage en Asie, elle nous raconte ses premières rencontres sous-marines en Égypte. uand j’ai plongé par hasard pour la première fois il y a 6 mois, je n’imaginais pas que je tomberais « dedans », comme Obélix dans la Potion Magique… La passion était réveillée, il fallait que je sache tout, tout de suite, sur ce nouveau monde mystérieux et inconnu, moi qui n’avais jamais mis les pieds dans un aquarium de ma vie! Bref, j’avais beaucoup de choses à rattraper! Qu’est ce qu’un nudibranche?... Ah bon.. Les poissons, ça dort aussi?!.. Et c’est quoi ce monstre inoffensif de requin-baleine?? Oui, je sais, je suis vraiment novice.. Lors de mes lectures et autres visionnages sur internet, j’ai donc découvert de nouvelles espèces que je n’avais pas encore croisées lors de mes premières plongées et dont je confesse n’avoir jamais entendu le nom auparavant : balistes, poissons-globe, murènes, poissons- cornets et autres bizarreries que j’ai hâte de rencontrer. Ce sont surtout les murènes qui m’intriguent, corps longiligne caché dans un trou dont seule une petite tête ovale dépasse, dents acérées et yeux noirs, froids qui vous fixent. Pas vraiment engageant comme bestiole. Bref, vivement que je replonge et c’est impatiente et en comptant les jours que j’attends mon départ pour Égypte.. Je pars à Marsa Alam précisément, nouvelle terre promise pour les plongeurs fatigués de Sharm el Cheikh, à la découverte des trésors de la Mer Rouge. Et là, sur mon chemin de foi, j’ai la confirmation que décidément, j’aime ce monde. Les plongées se succèdent, j’ai l’immense bonheur de voir mon premier requin, mes premières raies-léopards… Les coraux sont magnifiques, qu’il est bon d´être sous l’eau… Lors d’une des plongées, mon instructeur local me fait signe pour me montrer quelque chose sous l’eau... J’ai beau scruter, je ne vois rien. Il s’énerve gentiment en me désignant une masse informe violette sous mes pieds. Mais même quand je me concentre, je ne distingue qu’une espèce de grande algue un peu bizarre… C’est alors que cette drôle d’algue bouge.. et je me rends compte qu’il s’agit... d’une murène!! Quoi??! C’est ça une murène?? Mais c’est immense! Et puis je croyais que c’était jaune moi! Et que cela se cachait sous un trou... Je suis désemparée et limite effrayée par cette surprenante créature de presque 3 mètres de long, mi-serpent, mi-poisson, et encore plus lorsqu’elle commence à ouvrir sa mâchoire en me fixant. Je ne peux détacher mon regard, comme hypnotisée et incrédule face à ce monstre marin. Et je ne peux surtout pas lâcher le bras de mon instructeur, tellement je me méfie d’elle dont je ne sais finalement rien.. Finalement, je resterais quelques bonnes minutes à l’observer et je la trouve presque... gracieuse ! Un comble pour une murène ! En fait, rien de ce que j’avais pu lire ou voir ne m’avait préparé à cette rencontre, et c’est tant mieux. Je crois que finalement, en plongée, le mieux est de se laisser happer par les émotions pures, comme cela était le cas à ce moment là. Ma murène à moi était ce jour là la plus belle des murènes géantes et même si je n’irai pas l’approcher de près, je la remémore aujourd’hui avec émotion !

Et vous, vous souvenez-vous de votre premier tête-à-tête avec une murène ?

Crédits Photos :  Philippe Guillaume